Autrefois, les bâtiments étaient peu étanches et mal isolés, ce qui faisait dire que les maisons « respiraient ». En réalité, ces constructions permettaient à l’air et à l’humidité de s’échapper rapidement, particulièrement en hiver. L’air intérieur, presque dépourvu d’humidité, ne laissait pas le temps à celle-ci de s’accumuler. Ainsi, les surfaces restaient sèches, empêchant la condensation et, par conséquent, la formation de moisissures. Cependant, ce type de construction avait un inconvénient majeur : il nécessitait d’importantes quantités d’énergie pour chauffer les bâtiments, rendant difficile l’obtention d’un confort thermique stable.
Dans les bâtiments modernes, les maisons sont beaucoup mieux étanches à l’air, et les normes de construction actuelles intègrent des techniques pour maximiser l’efficacité énergétique. Pare-vapeur, isolation performante, pare-air, coupe-bise, ou encore thermopompe : autant de matériaux et équipements conçus pour protéger le bâtiment, améliorer le confort des occupants, et optimiser la performance énergétique. Cependant, cette grande efficacité a un effet secondaire indésirable : le bâtiment retient davantage l’humidité.
Bien que cela ne soit pas un problème pour les occupants, qui bénéficient d’un confort accru avec un taux d’humidité situé entre 50 % et 60 %, les structures des bâtiments, elles, ne tolèrent pas toujours un tel niveau d’humidité. Cela peut entraîner des désordres s’il n’est pas correctement géré.
Le point de rosée et la formation de moisissures sur les murs sont étroitement liés à travers des phénomènes d’humidité et de condensation. Voici l’explication détaillée :
Qu’est-ce que le point de rosée ?
Le point de rosée est la température à laquelle l’air devient saturé d’humidité (100 % d’humidité relative) et où la vapeur d’eau commence à se condenser en liquide.
Si une surface (comme un mur) est plus froide que le point de rosée de l’air ambiant, la vapeur d’eau dans l’air se condense sous forme de gouttelettes sur cette surface.
Lien avec les moisissures
Lorsqu’un mur est mal isolé ou en contact avec une zone froide (ponts thermiques), sa température peut descendre en dessous du point de rosée.
- Condensation sur les murs froids :
- La condensation se forme alors sur le mur, créant une surface humide.
- Prolifération des moisissures :
- Les moisissures se développent dans des environnements chauds et humides. Elles se nourrissent de matières organiques présentes sur les surfaces (peinture, papier peint, poussière).
- Les murs humides à cause de la condensation deviennent alors un terrain propice à leur croissance.
- Humidité persistante :
- Si l’humidité n’est pas éliminée (par ventilation, isolation ou traitement), la situation favorise la prolifération continue des moisissures.
Facteurs aggravants
- Mauvaise ventilation : L’air stagnant augmente l’humidité relative et favorise la condensation.
- Ponts thermiques : Zones où l’isolation thermique est insuffisante, ce qui abaisse localement la température des murs.
- Fuites ou infiltrations d’eau : Elles augmentent l’humidité des matériaux et aggravent le phénomène de condensation.
- Climats froids : La différence de température entre l’intérieur chaud et l’extérieur froid accroît la probabilité que la surface des murs atteigne le point de rosée.
Comment prévenir la moisissure liée au point de rosée ?
- Améliorer l’isolation thermique :
- Utiliser des matériaux isolants pour éviter les ponts thermiques.
- Poser des doublages isolants sur les murs froids.
- Ventilation efficace :
- Installer une VMC (ventilation mécanique contrôlée) ou aérer régulièrement les pièces.
- Utiliser des déshumidificateurs dans les zones sujettes à l’humidité.
- Contrôler la température et l’humidité intérieure :
- Maintenir une température constante.
- Réduire l’humidité ambiante (éviter de sécher du linge à l’intérieur, par exemple).
- Traitement des moisissures existantes :
- Nettoyer avec des produits antifongiques.
- Réparer les infiltrations et éliminer les sources d’humidité.