Le bioclimatisme constitue une démarche fondamentale en architecture, qui place les interactions entre le bâtiment et son environnement au cœur de la conception. Cette approche vise à créer des espaces de vie confortables en utilisant intelligemment les ressources naturelles disponibles tout en minimisant le recours aux systèmes techniques.
Principes Fondamentaux
La conception bioclimatique repose sur trois éléments clés.
Premièrement, une connaissance approfondie du site et de ses caractéristiques – topographie, climat local, vents dominants, course solaire, végétation.
Deuxièmement, l’intégration harmonieuse du bâtiment dans son environnement pour exploiter les atouts naturels et se protéger des contraintes climatiques.
Troisièmement, une organisation spatiale réfléchie qui optimise les flux d’énergie naturels.
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Stratégies de Conception
La protection contre les excès du climat constitue le premier niveau d’intervention. Au sud, des protections solaires adaptables – débords de toit, brise-soleil, végétation caduque – permettent de moduler les apports solaires selon les saisons. Au nord, des espaces tampons et une isolation renforcée limitent les déperditions. Face aux vents dominants, des écrans naturels ou bâtis protègent des rafales tout en permettant une ventilation maîtrisée.
Le captage de l’énergie naturelle représente le deuxième niveau. Les ouvertures au sud, correctement dimensionnées, captent le rayonnement solaire hivernal. Des dispositifs comme les serres, les murs capteurs ou les puits canadiens complètent cette stratégie. La ventilation naturelle, organisée de façon traversante ou par effet de cheminée, assure le renouvellement d’air et le rafraîchissement estival.
Le stockage et la distribution de l’énergie forment le troisième niveau. L’inertie thermique des matériaux permet d’emmagasiner la chaleur ou la fraîcheur pour la restituer en décalé. La circulation de l’air, guidée par l’architecture, distribue naturellement cette énergie dans le bâtiment. Des espaces tampons comme les serres ou les patios contribuent à cette régulation thermique naturelle.
L’organisation spatiale traduit concrètement ces principes. Les pièces de vie principales s’ouvrent au sud pour bénéficier des apports solaires. Les espaces secondaires au nord forment une protection thermique. La compacité du bâti limite les surfaces déperditives. Les circulations verticales peuvent créer des cheminées thermiques naturelles.
Les choix constructifs renforcent cette approche. L’isolation, soigneusement répartie, évite les ponts thermiques. Les matériaux à forte inertie stockent efficacement l’énergie. Les ouvertures, judicieusement positionnées et dimensionnées, optimisent les apports solaires et la ventilation naturelle. Les protections solaires, fixes ou mobiles, s’adaptent aux variations saisonnières.
Bénéfices Multiples
Cette conception intelligente génère des avantages considérables. Le confort thermique naturel améliore significativement le bien-être des occupants. Les consommations énergétiques se réduisent drastiquement, diminuant l’impact environnemental et les coûts de fonctionnement. La connexion avec l’environnement extérieur enrichit l’expérience spatiale.
Les contraintes bioclimatiques, loin de limiter la créativité architecturale, stimulent l’innovation et génèrent des solutions originales. Chaque projet devient unique, profondément ancré dans son contexte. Cette approche produit une architecture vivante, qui respire avec son environnement et évolue au fil des saisons.
Le bioclimatisme représente ainsi bien plus qu’une simple technique de construction. Il incarne une philosophie de conception qui réconcilie l’habitat humain avec son milieu naturel, créant des espaces de vie durables et harmonieux. Cette sagesse constructive, héritée de l’architecture vernaculaire et enrichie par les connaissances contemporaines, offre une réponse pertinente aux enjeux environnementaux actuels.
En bref, une maison BIOclimatique utilise les ressources de son environnement, pour plusieurs objectifs:
- diminuer, voire supprimer, sa consommation d’énergie,
- minimiser son impact sur l’environnement,
- se sentir confortable sans gaspiller?
La maison bioclimatique, c’est une conception globale intelligente, mais c’est aussi un tas d’astuces, qui, réunies ensemble, garantissent un résultat optimal .
En résumé, le principe consiste en:
- choisir au mieux le terrain (soleil, vent, vue, topographie…)
- tirer un profit maximal du soleil en hiver, et au contraire s’en protéger en été. Le confort thermique est en effet au cœur du concept de maison bioclimatique.
- se protéger au maximum du vent, par des haies, des remblais, un appentis adossé à la maison côté au vent, ou tout simplement à cause de la forme de la maison),
- minimiser les ouvertures au nord,
- Optimiser une isolation continue (meilleure enveloppe possible, haute résistance thermique, suppression des ponts thermiques..),
- utiliser des matériaux qui ont une bonne inertie thermique.
- tirer parti du gisement naturel du site (chaleur de la terre, eau, végétation…)
- créer un bon confort intérieur avec bonne qualité de l’air.
Avant l’âge des combustibles fossiles et de la révolution Industrielle, les hommes dépendaient du feu, du soleil, du vent, de l’eau, des animaux et d’eux même pour effectuer leurs travaux… les choses se faisaient. Avec l’arrivée du pétrole et de ses dérivés, du moteur à vapeur, de l’électricité et du reste, les gens profitèrent aussitôt de ces moyens nouveaux mis à leur disposition. Ils réalisèrent beaucoup beaucoup plus de travaux, et ils n’imaginaient pas de fin à ces possibilités relativement bon marché.
Les combustibles fossiles, dérivées lointains de l’énergie solaire servirent à chauffer les maisons, à alimenter les automobiles, a allumer les les cigarettes et même à fabriquer de l’orbe solaire!
Les gens vécurent dans l’oubli des choses: ils ignoraient ce qu’eux même pouvaient faire, et ce que la nature pouvait faire pour eux. ils s’efforçaient de s’isoler des forces naturelles laissant aux machines et aux carburants le soin d’en faire le plus possible à leur place…. Ainsi de nombreuses choses tombèrent dans l’oubli.
Au bout d’un certain temps, l’environnement naturel devint trop pollué et malsain pour la vie, à la suite des effets secondaires de ces nouvelles formes de travail. L’approvisionnement en combustible, qui paraissait inépuisable, devint plus limité…. Et on commença alors à en voir la fin. il fallait produire de plus en plus d’effort pour acheter de moins en moins de pétrole. On trouvait soudain trop cher de conduire des voitures, d’allumer des cigarettes, de prendre des douches: on ne tolérait plus l’orgie énergétique.
Alors les gens commencèrent à rechercher autour d’eux ce qu’ils pourraient bien faire. Et, à leur grande surprise, certaines choses simples et économiques se révélèrent possibles; sans le secours des vieilles machines et des anciens combustibles.
Car, même s’il est exact que l’homme ait été détourné et séduit par une servante ambitieuse et experte, il avait profité de l’occasion pour s’initier à quelques petites nouveautés: la science lui avait fait découvrir les propriétés étonnantes du monde physique, l’industrie d’était développée, des matériaux et des dispositifs merveilleux s’étaient créés, et la vision du monde s’était élargie.
![bioclimatique](https://anneclaireparis.com/wp-content/uploads/2024/09/bioclimatique.webp)
Les hommes étaient prêts à accueillir l’AGE SOLAIRE.
De plus en plus, il semble stupide et lourdement inefficace de brûler du fuel, source de pollution, à des températures dépassant 500°C pour produire de électricité et d’envoyer ensuite celle-ci à des centaines de kilomètres pour chauffer de l’eau à 60°C, tout cela, pour une simple douche chaude à environ 38°C.
[…]
Mais il est difficile pour certains de changer vite: ils continuent à aimer leurs vieilles machines, les bruits et les odeurs qu’elles produisent. Ces personnes doivent payer toujours plus pour recevoir moins. Elles consacrent une part de plus en plus grande de leurs heures de veille aux machines à combustibles fossile.
Quelques unes aiment au contraire utiliser les méthodes naturelles et se réjouissent de payer moins pour recevoir plus. Elles découvrent bientôt les nombreuses possibilités de ces autres techniques: par exemple, prendre un bain de soleil, faire pousser des aliments, sécher des récoltes, distiller des liquides, faire la cuisine, pomper l’eau, produire de l’électricité, transformer, transporter, communiquer, et ainsi de suite.
Elles vivront toujours dans le bonheur après cela.
Extrait du Manuel d’Architecture Naturelle de David Wright (1979 – ed. Parenthèses)